mardi, janvier 31, 2006

Un enfant mort pour rien, de François Moreau

Le Dakar vient de tuer un enfant de 12 ans... un de plus.
Ce drame pouvait-il être évité ? J'ai entendu les journalistes décrire les mesures de sécurité et d'information, nombreuses, que les organisateurs prennent.
Mais il y a une solution bien plus efficace et pertinente.
Dans un monde où le pétrole est presque épuisé, où sa combustion entraîne un réchauffement climatique dont les conséquences se font déjà sentir et vont être désastreuses pour des peuples entiers, où la pauvreté du plus grand nombre augmente aussi vite que la richesse de quelques nantis, les rallyes-raid et les sports automobiles sont une insulte à notre avenir. Il est plus que temps de s'en rendre compte, d'en prendre la mesure, et de changer nos comportements.
Quand l'Homme saura-t-il vivre intelligemment, en respectant et en étant vraiment solidaire des autres hommes, mais aussi de la nature qui est indispensable à sa survie et qu'il détruit pourtant un peu plus chaque jour ? Ceux qui vivent dans cette voie passent encore trop souvent pour de doux illuminés, tandis que ceux qui se bardent de publicités pour "traverser l'Afrique avec le pied dans le phare, déguelasser les pistes, et revenir bronzé" (comme le chante Renaud) continuent d'être des idôles.

Une partie de ce texte est paru dans le magazine "la Vie" n°3152.



lundi, janvier 30, 2006

Thalys, en réponse à un article de F.M.

C’est une prise de conscience qui malheureusement ne semble pas pouvoir se faire, ni par l’écoute, ni par la lecture. Les discours paraissent être inefficaces.
Alors, que faire et comment ?
C’est la question que je me pose au quotidien, et à laquelle je n’ai toujours pas trouvée de réponse. Comment atteindre ceux qui sont inconscients, insensibles ? Seuls, ceux qui sont déjà sensibilisées à tout cela entendent ces discours !

Le problème est général, et ne se résume pas, hélas, aux seuls sports mécaniques. Mais ces derniers existent pour les mêmes raisons : l’étroitesse d’esprit, l’indifférence, l’égoïsme et la légèreté de la plupart des êtres humains, en particuliers ceux nommés les « occidentaux ».

La plupart des gens n’ont pas (ou refusent) de vision globale de la situation planétaire. Ils ne voient que leur petite sphère personnelle, leur intérêt, ou des fractions des actes humains, et donc, des conséquences partielles réduites.
Et, effectivement, ils ne semblent pas comprendre que, justement, chaque « goutte d’eau », aussi infime soit-elle, compte d’une manière essentielle… qu’elle soit positive ou destructive.

Ce qui pourrait sauver la Terre, c’est que chaque être humain prenne conscience qu’il n’en est pas le propriétaire. La Terre ne s’est pas créee pour lui, ni grâce à lui d’ailleurs ! Que chaque personne réalise que chacun de ses actes (même le plus anodin) a une incidence sur la vitalité de la planète- sur cet énigmatique miracle appelé la vie-, et qu’il est responsable.
Car, en fait la différence entre un être humain, un animal, une plante, c’est sa responsabilité face à ses agissements, puisqu’il est informé des conséquences de ses actions.

Je fais figure d’extra-terrestre, parce que les gens se noient dans des discours qui les déculpabilisent, et se permettent ainsi de poursuivre dans leur voie, sans se remettre en cause. Soit ils sont inconscients (aveuglement, égocentrisme,…), soit ils sont conscients, mais nient farouchement l’impact de leurs nuisances (manque de modestie, sentiment de suprématie, …). .
Car, combien sont prêts à changer leur façon de vivre, à rectifier leurs erreurs, à abandonner leurs privilèges d’enfants gâtés et dénaturés, combien sont capables de se battre contre une société tentatrice, contre leur propre dépendance matérialiste ?
Même ceux qui se disent conscients, concernés par l’agonie de la Terre, répugnent à transformer leur mentalité et leurs comportements.
Evidement, on ne peut bouleverser ses habitudes du jour au lendemain, mais sans aller jusqu’à des transformations radicales, combien font attention aux petits détails quotidiens (économie d’énergie, réduction des transports automobiles, de la consommation en tout genre, …) ?

Très peu, trop peu !
On revient à l’image de la goutte d’eau. Car elle est un argument souvent entendu pour celui et celle qui ne veut rien lâcher de ses acquis matériels. « Ce n’est pas leur « seule » action qui changera le monde ! » Exemple : un acteur qui déclarait récemment qu’il aimait rouler en 4/4, même à Paris, ou en tout autre milieu urbain. Oui, il sait que c’est polluant, mais assure-t-il, « ce n’est pas son 4/4 qui est responsable de la pollution terrestre » !!! Donc, il refuse de changer de véhicule, car, il n’est pas devenu « riche » pour refuser de se faire plaisir !(sic)

Cela ne donne aucun espoir quant à l’avenir planétaire.
Pour les gens, le problème vient toujours des autres, d’ailleurs. Eux sont ou des éternels innocents, ou les victimes désignées d’illuminés !

Pour l’humain, une vie n’égale pas une autre vie. Il y a des échelles autoproclamées par l’Humain lui-même. La vie d’un européen a plus de valeur que celle d’un africain. Certains Hommes sont parqués dans des réserves !
Alors pour ce qui est de la valeur d’un animal, il est évident, qu’elle est quasiment nulle. Je n’ose faire cas des plantes, des arbres, etc.….
Un billet, une pièce de monnaie ont plus d’importance pour les gens qu’une goutte d’eau, (encore elle !), qu’un brin d’herbe, qu’une bulle d’oxygène. Et pourtant, seuls ces derniers sont essentiels, indispensables pour vivre ! L’argent est une invention de l’Homme, qui n’a, en réalité, aucune utilité vitale. Au contraire, il est l’origine de la destruction de l’Humanité et de la Terre.

Qui réalise vraiment cela ? Qui le comprend ?
Les sages qui alertent les pouvoirs politiques, les médias, ne sont pas entendus, car ils ne détiennent pas le pouvoir qui est l’apanage des financiers et des politiciens.


L’être humain n’est pas assez intelligent pour parvenir à sauver ce qu’il détruit : son unique demeure, son unique bien qu’est le Monde.

L’humanité est malade, mais hélas, sa maladie est mortelle, et a contaminé toutes les autres formes de vie connues.
On ne peut que freiner sa mort certaine. Mais je ne pense pas qu’elle puisse être sauvée, ni elle, ni la Terre et la vie qu’elle héberge.

Dans ma région qu’est le Béarn, c’est l’ours que l’on attaque et accuse de tous les maux. Certaines personnes prônent la suprématie de l’être humain au détriment des autres espèces vivantes qui leur font « concurrence » ! Non seulement, ces gens ne voient pas l’interactivité entre chaque forme vivante, dont eux vis-à-vis des autres espèces vivantes, mais ils estiment la valeur d’une vie qu’en fonction de ce qu’ils peuvent en retirer, eux, de bénéfice. L’ours peut disparaître (et s’il faut activer sa disparition, il y aura toujours des volontaires !), mais la vie d’un mouton n’est admise que pour l’argent qu’il représente. Un homme peut tuer un mouton pour s’en nourrir, mais un ours, voir un loup, non !!! La Terre serait-elle le garde-manger privé des humains ? L’Homme a le droit,- se l’octroie-, d’étendre ses « territoires » où bon lui semble, mais un autre animal ayant des besoins vitaux similaires non ! Qu’un arbre le gène, ou qu’il le convoite pour ses intérêts personnels, et il décime des forêts entières, en toute impunité, car ce qui est pour l’homme prévaut sur le reste, même sur le bon sens, sur la raison ! Qui viendrait contester tout ça ? Ceux qui le font le paient souvent de leur vie, ou sont bannis de la société, marginalisés, détruits psychologiquement…

Tout, autour de moi, me crie cette folie.
Elle se révèle dans les relations les plus intimes au plus globales.
Les relations familiales où règnent le désamour, les maltraitances, les violences conjugales, les animosités, etc.… et où l’on ne s’émeut que lorsque l’irréparable est produit ! Les relations sociales, dans les ensembles résidentiels, le voisinage, dans la rue, le travail, etc.… Partout, c’est la guerre, latente ou déclarée, l’agressivité prête à surgir. Et l’indifférence générale est de mise. Ce qui n’est pas « moi », ne « m’intéresse pas » ! Ce qui compte, c’est toujours cette bulle personnelle : sa santé, son salaire, ses acquisitions, ses pouvoirs, son plaisir immédiat, que l’on soit en haut ou plus bas dans l’échelle hiérarchique … (Tiens, encore une création de l’Homme !)
En retournant la problématique dans tous les sens, on retombe toujours sur les mêmes causes, sans oublier l’argent roi!

Difficile, voir impossible de croire à une rémission planétaire. Le sujet est si vaste, les blessures infligées à la Terre si nombreuses, et leurs sources infinies, que je crois que cette lutte est perdue d’avance.
Cependant, étant une partie intégrante de ma philosophie, étant un constituant indissociable de ce que je suis, je ne pourrais que continuer à lutter, en agissant à mon niveau d’être humain, et par tous les choix que je fais, dans tous les domaines de mon existence, et dans la mesure de mes moyens.