mardi, décembre 07, 2010

Réponse à Genfi...

Voici ma réponse à la position de Genfi en faveur du gout de la viande et de noms d'aliments carnés pour des aliments végétariens. Lui est pour, je suis plutot défavorable. Je vous mets son post en premier, ma réponse en suivant.
P.S. Par contre je ne sais pas si Genfi est végétarien ou végétalien... S'il est végétarien, je dirais que je ne suis pas étonnée, car lorsqu'on ne s'engage pas complètement, forcément on laisse libre accès à tous les compromis....

Genfi :
"Mercredi 19 août 2009 3 19 /08 /2009 15:31
Le goût de la viande...

Dans plusieurs restaurants végétariens de la capitale, certains ont dans leur carte des noms de plats carnés comme : brochette de kebab, poulet ou poisson végétal, voire carrément, porc, bœuf etc. Les mêmes causes produisant les mêmes effets on me fait souvent la remarque que c’est idiots d’être végétarien et de vouloir recréer le goût ou la texture de la viande. Pour la majorité, un végétarien doit brouter sa salade et manger ses graines…

C’est assez amusant d’ailleurs de voir la similitude des remarques faites par des gens différents sans qu’ils se soient concertés. Comme si ils étaient conditionnés pour réfléchir dans un mode de pensée unique…

Face à ça, ma réponse est invariablement la même…

J’aime le goût de la viande…

Si j’ai renoncé à manger de la viande, ce n’est pas à cause du goût, bien au contraire, car j’aimai et j’aime toujours le goût de la viande. Si j’ai renoncé à la viande c’est à cause de la souffrance qu’il y a derrière. Le choix de respecter la vie sous toutes ses formes, de ne pas faire de spécisme, avec en plus des considérations écologiques, éthiques et spirituelles, m’a conduit à renoncer à la chair animale, qu’elle provienne d’un mammifère, d’un poisson ou de toutes autre espèces vivantes.

Ce choix je l’assume pleinement, et je n’ai pas à lutter pour résister à la viande sous prétexte que j’en aime encore le goût. Pas une fois, j’ai eu envie d’un bon steak ou d’une cuisse de poulet rôti, même en passant devant une rôtisserie.
Maintenant, si les restaurants proposent des plats « carnés » à base de protéines végétales, eh bien ça me plait ! Manger du poulet végétal, je trouve ça vraiment bon. Et je l’apprécie d’autant plus qu’il n’y a pas de souffrance derrière. Même si je ne suis pas dupe, je retrouve presque entièrement les sensations que j’avais en mangeant de la viande.

Je sais que mon point de vue n’est pas partagé par tous les végétariens. Certains refusent de manger un plat végétal s’il possède un nom trop « carné »… Là encore chacun ses choix. Pour ma part, cela ne me pose pas de soucis.

Si des non végétariens veulent se faire leur propre opinion, voici un lien où vous pourrez trouver des restaurants où tester des préparations de « viande végétale ».
http://vg-zone.net/restaurants/restaurants-purs-vegetariens/
Bon appétit à tous. "

Ma réponse :

"et bien Genfi c'est là le témoignage de ton propre cas, mais il n'est pas généralisable à l'ensemble des végétariens végétaliens, vegans... Moi je n'ai jamais aimé le goût de la viande. Enfant, ma mère m'obligeait à rester des heures devant mon assiette, en tête-à-tête, alors que tout le monde avait quitté la table, jusqu'à ce que je mange le steak qu'elle y avait mis... mais que je ne mangeais pas. Elle me laissait finalement partir quand elle voyait que je ne cèderais pas. Mais ça recommençait au repas suivant...

Tu parles de pensée unique, mais t'es-tu demandé d'où te venait ce goût pour la chair? Pourquoi tu l'aimais? Tout simplement parce que lorsque tu étais tout petit, tes parents t'on appris à l'aimer, et, non, le goût pour la chair ce n'est pas inné. Tu prends pour naturel ce qui n'est qu'un conditionnement du goût, et ça ressemble fort à cette pensée unique dont tu parles et que tu voudrais dénoncer.

Personnellement, je suis vegane, et je trouve idiot cet entêtement à vouloir pérenniser ce qu'on dénonce, à savoir l'industrie de la chair animale, en voulant conserver ces noms que je trouve barbares, et qui font échos, et feront toujours échos à la dépersonnalisation de ces êtres vivants qu'on tue, et découpe en morceaux pour qu'ils deviennent soudainement mangeables : saucisse, pâté.. salami, etc... afin de bien oublier que ce n'est pas, plus, la vache, l'agneau, le porc, etc...

Tu dis aimer le goût de la viande, mais pourquoi quand tu as renoncé à ce goût par éthique, tu n'as pas été jusqu'au bout? Pour vivre ta nouvelle pensée, et ta nouvelle alimentation qui en découle, couper réellement les connexions de ce que tu ne veux plus. Car la pensée passe par les mots, et qu'il faut crée de nouveaux mots pour une nouvelle pensée, une nouvelle alimentation.... En conservant le vocabulaire attribué à l'alimentation carnée, tu conserves cette idée dans ta pensée... Tu la garde présente... Pourquoi? Je serais intéressée par savoir ce pourquoi, pour mieux comprendre.. J'ai l'impression que c'est lâcher sans lâcher vraiment...Serait-ce le conditionnement, le comportement acquis unique qui agit toujours?

Je me permets de mettre ton article et ma réponse sur mon propre blog parce que ce sujet récurant est intéressant, et qu'il serait bienvenu d'en comprendre les ressorts, et comment le dépasser...

Amitié!""

Le débat reste ouvert... Et vous qu'en pensez-vous?( si vous voulez agrémenter cette discussion, merci de préciser si vous êtres végétarien, végétalien, vegan, ou.. omni! merci!)

5 Comments:

Blogger mamapasta said...

Genfi est végétarien, je le connais,
Je peux te dire que si le gout de la viande est appris, mes parents racontent en rigolant que si je suis maintenant végé, c'est bien moi qu'ils ont trouvée en train d'essayer de dévorer un poulet cru quand j'avais un an ....
L'inné et l'acquis , ça se discute...

08 décembre, 2010 18:18  
Anonymous Anthony said...

J'ai 31 ans, et je suis végétarien, depuis un peu plus de 6 ans et demi.

J'ai toujours adoré la viande, pour son goût... je refuse de parler de "conditionnement". Pour moi il n'y a rien d'anormal à aimer le goût de la viande, bien au contraire. Car cela reste un aliment extrêmement riche en nutriments, en vitamines, en plein de choses dont le corps humain a besoin.

Et pourtant je n'ai pas mangé de viande, et non, ça ne me manque pas. Le goût n'est rien par rapport à mes convictions, et je ris quand quelqu'un me dit "moi je ne pourrais pas être végétarien, j'aime trop la viande". Car forcément si l'on voit le fait de devenir végétarien comme un sacrifice alors c'est impossible. En réalité c'est tout autre chose, c'est un énorme cadeau que l'on se fait, car enfin on se débarrasse de la culpabilité que l'on ressent dans un coin de sa tête à chaque fois que l'on mange de l'animal. Et une fois cette culpabilité disparue, on peut enfin réfléchir à tout ça de façon sereine et cohérente.

J'adore le goût de la viande, mais je suis complètement contre le fait de manger quelque chose qui essaierait de reproduire ce goût. Car pour moi ça serait comme se raccrocher à quelque chose qui n'a plus lieu d'être, donner trop d'importance aux tout dernier des arguments qui reste aux mangeurs de viande.

"Moi je ne peux pas" répètent-ils... et bien si, je vous assure, on peut. Il suffit de se dire que l'on est maître de chacun de ses actes, et de les assumer pleinement. Tant que l'on vit dans la peur du changement, que l'on essaie pas de réfléchir différemment, alors non on ne peut pas, évidemment.
perpétuer encore un peu

Anthony

27 décembre, 2010 16:31  
Blogger Thalys said...

Merci Anthony pour ton point de vue, que je partage en faitsauf pour le gout inné pour la chair animale...bien que j'ai arrêté de manger du fromage alors que j'adorais le fromage de brebis d'un ami berger... mais pour le cadeau qu'on se fait, (ce que j'ai particulièrement ressenti en devenant vegan, encore plus que quand j'étais végétarienne, parce qu'en devenant vegan, c'est une dé-culpabilisation à 100% puisque ne mangeant plus de lait, plus d'œuf, ... je ne suis plus responsable du calvaire des vaches laitières, des veaux mots pour la présure, des poules élevées pour leurs oeufs, etc, etc...)) je suis tout à fait d'accord. et je suis d'accord que c'est déplacé de vouloir faire des aliments végétaliens avec un gout et un aspect d'alimants carnés! :-)))

27 décembre, 2010 17:30  
Anonymous leschatsdumaquis said...

Débat intéressant puisque je suis devenue végétarienne depuis quelques années, en fait plus précisément végétariste (cf mon billet sur ce point si vous voulez : http://leschatsdumaquis.over-blog.com/article-le-vegetarisme-_vegetarien-ou-vegetariste-_-45827587.html)

La viande ne devant pas se supprimer mais se substituer, qu'importe que ce soit sous une appellation ou une autre ; le but au-delà de notre éthique, de nos convictions, est de trouver un équilibre alimentaire que parfois nous avons tendance à oublier

La tête dans le guidon nous avons (on me dit extrémiste...) j'en oublie ma propre santé

L'essentiel est de n'avoir aucune viande dans son assiette, quelle qu'elle soit (une viande "propre", comme une fourrure "propre", ça n'existe pas) ; nous pouvons bien la substituer avec ce que nous voulons ; que cela ait ou non le goût, le nom "de la viande", je ne vois pas trop où est le débat ; peut-être une question de sensibilité...

Je reviendrais sur ton blog très intéressant et on se sent moins seuls...

Rose

31 janvier, 2011 10:26  
Anonymous Genfi said...

Je réponds bien tardivement à ton article. Je ne suis pas d'accord avec toi lorsque tu dis qu'on nous apprend le gout de la viande. Car sinon on réussirait à nous apprendre aussi le gout des légumes, et force est de constater que petit il a été impossible de m'apprendre le gout des légumes... De plus tu le dis toi-même on n'a jamais réussi à te l'apprendre...

Il est facile de renoncer à la viande lorsqu'on en a le dégout. C'est plus délicat lorsqu'on l'aime... Je trouve pour ma part, le débat sur les nom de plats carnés complètement déplacé et je préfère ne pas y prendre part. D'autant plus qu'il me suffit de voir le nombre de mangeurs de viande que j'ai réussi à emener dans un resto végétarien pour gouter le "poulet végétal" pour me rendre compte que ça a des avantages.

Nous mangeons des pere-noel en chocolat, et nous ne sommes pas devenu cannibale... J'aime la viande et j'y ai renoncé, maintenant j'aime le poulet végétal et je l'apprécie d'autant plus qu'il n'y a pas de souffrance derrière. C'est le plus important à mes yeux.

Les plats végétaux avec un nom carné ont une importance non négligeable pour permettre aux gens de végétaliser leur alimentation. Ne nous en privons pas.

14 février, 2011 09:38  

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